Vitaminer la place financière valaisanne

Affirmer l’existence de la place financière en Valais peut paraître une gageure, mais avec les
emplois et l’activité économique générée, c’est une réalité dont l’importance doit encore
convaincre nos politiques. Dans ce contexte, établir une approche stratégique pour réconcilier
les objectifs d’un secteur qui est une énergie pour toute l’économie, constitue le défi du
département de l’économie.
Si la prise de conscience s’élargit quant à son importance, les discussions de Sierre ont illustré
le manque d’approche stratégique actuel incapable de répondre aux questions suivantes :

  • Quelles sont les fonctions en matière financière nécessaires à l’industrie valaisanne, alors que les financements de projets agricoles, hôteliers, touristiques, de même que la trésorerie des micro-entreprises ne connaissent pas de solutions ?
  • Quels seront les besoins financiers du futur et comment assurer des structures qui anticipent cette transformation économique ? Quid du financement pour le renouveau des stations, des financements de projets jeunes pousses, des compétences de montages pour des projets touristiques ?
  • Quelles sont les compétences dont la proximité favorise le succès et qui sont à localiser en Valais ?
  • Le Valais veut-il développer des secteurs financiers pour son potentiel d’emploi? Une démarche volontariste du département de l’économie explorerait, outre la piste du forfait fiscal, si important pour la « banque privée », des approches similaires pour les captives d’assurances, ou la localisation des centres d’opérations comme le connaît Vaud avec le Crédit Agricole.

Lors du débat de Sierre, la confusion des rôles et des missions entre les acteurs était patente. Si « la place financière valaisanne » se confondait avec la BCV, la nouvelle réglementation bancaire implique des objectifs répondant à une logique actionnariale pour cette dernière. Malgré cela, les attentes envers la BCV sont toujours celles d’une banque de l’Etat. Clarifier les missions du département de l’économie et de la BCV permettra d’abolir le flou dans les responsabilités sur le développement de la place financière.

La proximité de la banque avec les organes de l’état renforce les ambiguïtés et fausse les arbitrages politiques. Une prise en compte de la place financière per se permettrait une relocalisation des compétences et une extension des prestations au bénéfice de tous. La création des conditions cadres avec parfois des décisions défavorables aux banques au profit du para financier, sera à long terme au bénéfice du Valais, de son économie, et de toutes ses banques, y compris la BCV.

Le Nouvelliste, 13 décembre 2006